Une Scène
Alors voilà, nous y sommes, le moment d’annoncer quelque chose, de montrer une affiche, de donner rendez-vous. La pièce s’appelle Une Scène, ce sera au Ciné 13 Théâtre, à Paris, à Montmartre, du mercredi au samedi, 19h. Première le 11 janvier.
Cela ne dira pas rien à ceux qui suivent ce blog, l’idée est née ici il y a de ça quelques mois. Au début quelques pages, des répliques, un dialogue. Une histoire qui surgit sans qu’on s’en aperçoive, une histoire qui prend forme, un ton qui se révèle, une situation théâtrale, une intrigue, des personnages, avec qui l’on se sent bien, qu’on voudrait mieux connaître, que l’on ne veut plus quitter.
D’où naissent les pièces ? D’où vient le vent ?
Ces esquisses, d’ordinaire, sont et restent privées, qu’on les découvre ici me fait assez plaisir, je ne bifferai pas. Essence même d’un journal, carnet de notes ou de croquis, brouillon public. Sur le reste, les méandres, les arcanes, la fiction, je serai mystérieux – toujours être (ou paraître) un petit peu mystérieux. Et puis j’ai toujours détesté commenter mon travail – note d’intention, note d’écriture, note de mise en scène, les gens adorent trop faire des notes /pas moi. J’aime écrire des papiers, des pièces, des films ou des romans, des poèmes, des chansons, je n’aime pas faire de notes, ou seulement de musique, et là je n’ai pas le temps.
Nous sommes en plein travail, dans le ventre de la pièce. Un tas d’images – plus ridicules les unes que les autres – me viennent pour expliquer le travail de mettre une pièce au monde… De “mettre une pièce au monde” !? Non mais ça va pas bien !? Quand je vous disais… De mettre en scène, disons, de donner vie… Enfin non… Quoi que si… Enfin merde.
Nous travaillons, voilà. Du mieux possible. Dans la hâte, dans la fièvre, dans l’élan. Je suis bien entouré : Salomé à la tête – elle et toute son équipe, Jean-Philippe à la presse, Richard à la photo, Stéphane à la lumière, Thomas à l’oreille, Kéthévane à l’oeil, et puis Julien, et Andréa. En tant qu’auteur/metteur en scène, j’ai la très grande chance, depuis des années, de travailler avec des comédiens formidables, d’avoir autour de moi une espèce de “bande d’acteurs”, de troupe – qui sont presque tous également mes amis (et cela vaut pour la technique). Selon les projets, cette petite troupe s’agrandit, vient et va – et je retravaillerai avec tous.
Je n’avais pas retravaillé avec Julien depuis Les Justes, je suis heureux de le retrouver là, quelques années après – il était imberbe à l’époque… Andréa, bien qu’elle ait été ma Lucie – dans la belle version de La Nuit du thermomètre qu’avait montée Damien, n’avait travaillé avec moi qu’une seule fois, pour une lecture publique d’Hammam. J’avais envie de les retrouver, elle et lui, cette pièce était pour eux. La chance a fait qu’ils étaient libres, et qu’ils étaient d’accord. Andréa Brusque et Julien Honoré ils s’appellent. Je les aime beaucoup, je suis fier d’eux.
Cela dit nous bossons, pas s’envoyer des fleurs. Suer, chercher, courir, penser, apprendre. Sauter. Se parler fort des fois. Crier, rire, et pleurer. Un chouette boulot, je vous le conseille. Très très très compliqué mais unique. Que j’ai le sentiment de découvrir à chaque fois. Pourtant, en dix ans, j’ai monté sept ou huit spectacles, je crois commencer à connaître… Mais je ne sais rien, et j’aime ne pas savoir… Faire semblant de pas savoir… Plaisir de donner, joie de recevoir… Ou le contraire.
La pièce dure une heure, c’est une histoire d’amour. Je crois que c’est drôle et violent, émouvant – du moins je l’espère. Cela parle d’être amoureux, cela parle d’être un couple, ici et maintenant, cela parle de s’aimer, cela parle de s’aimer fort, cela parle s’aimer dur.
Je ne suis pas le meilleur promoteur de mes spectacles, juste envie de dire “venez”, venez nous voir jouer, venez jouer avec nous. Il y a un lien ici. Dans quelques jours, sans doute, nous ferons un site, une page, quelque chose sur le net… Je ne sais pas encore. Les journées sont très courtes, elles passent extrêmement vite.
Solstice d’hiver.
Aujourd’hui 21 décembre, et demain le 22 : “Zi officheul beurzdé of zeu général Tioum !” Fêtez-le lui, il le mérite.
Et si je ne vous revois pas d’ici là, je vous souhaite à tous de bonnes fêtes, un bon Noël, une bonne année. Plein de santé et plein d’amour. Mais nous nous reverrons d’ici là.
ADDENDUM/ Merci à Marie-Céline et Florence – elles se reconnaîtront. Cela est tellement rare, de nos jours, les gens fidèles et fiables, sur qui l’on peut compter. Mais il y en a, bien heureusement, et je sais qui ils sont. Je pense à eux très fort. Comme dit Paris-Match cette semaine : “Face à la crise, retour à la fraternité ?” Et j’adore citer Paris-Match.
PS/ Willkommen, bienvenue, welcome Mia !
« Je ne suis pas le meilleur promoteur de mes spectacles »: faux, ça donne très très envie tout ça.
Tes mots, les acteurs, l’affiche, les canapés rouges, hâte d’y être.
oh youpi!!! j’ai hâte!! bises k
Ah c’est bien vrai, l’horreur des notes d’intentionn, m.e.s. etc
par contre » l’amour est à réinventer, on le sait » encore et toujours et cela donne rudement envie d’y courir voir…
Merci de m’ (nous) avoir laissé jouer avec vous
comment ne pas t’être fidèle ?
je tache de venir le 7, si S. me trouve 2 places…
j’espère t’y voir
[…] Une scène écrite et mise en scène par Diastème (Patrick Asté), mise en lumière par Stéphane Baquet, mise en son par Thomas Lefèvre, et jouée juste par Julien Honoré et Andréa Brusque, sur scène jusque début mars au Ciné 13 Théâtre de Montmartre. […]