Les Séparées
Le problème des romans qui sortent en janvier c’est qu’on ne peut pas les offrir à Noël. J’adore cette phrase pleine de bon sens, il faut que j’en écrive des comme ça plus souvent.
Le plus beau roman de l’année 2012 sortira donc le 12 janvier – au moins le problème sera réglé, nous pourrons parler d’autre chose. Il est signé Kéthévane Davrichewy et il s’appelle “Les Séparées” (éditions Sabine Wespieser).
Comme la chanson d’Alex, Au Départ, il débute le 10 mai 1981, pour se conclure de nos jours. C’est une histoire d’amour, l’histoire de deux amies, les deux meilleures au monde, et ce qu’elles deviendront.
Cela n’a pas à voir avec le poème de Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859), Les Séparés, que Julien Clerc avait mis en musique voilà quelques années : “N’écris pas / Je suis triste, et je voudrais m’éteindre / Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau / J’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre / Et frapper à mon cœur, c’est frapper au tombeau” Sinon que les deux sont magnifiques.
D’aucuns prétendront sans doute que Kéthévane étant tout comme ma deuxième sœur, je ne suis pas réellement objectif. Mais que d’aucuns se détrompent vite fait. Les gens ne se rendent pas compte à quel point, au plus on aime quelqu’un, au moins l’on est gentil. Du moins dans notre petite troupette, pas le genre à nous faire des cadeaux – ni avec Alex, ni avec Christophe, ni avec Kéthévane. Nous sommes le plus souvent les premiers lecteurs de nos romans, de nos chansons, de nos pièces, de nos scénarios, nous nous les envoyons, puis nous nous en parlons, chacun donne son avis, ensuite on boit des coups – sauf Kéthévane, qui ne boit pas.
Lire le roman d’une personne que l’on aime, que l’on connait très bien, est un exercice difficile, il faut quelques années pour manier la pratique. Cela est vrai également pour un scénario ou une pièce – mais moins. Longtemps pensé que le roman était artistiquement supérieur, tout en haut du domaine, maintenant je ne le crois plus, mais je ne crois plus en rien. Il n’empêche qu’un roman, surtout de ce niveau, que l’on connaisse ou ne connaisse pas l’auteur, c’est une sensation très unique, quelque chose qui touche à l’essence, à savoir vraiment qui l’on est – ce qu’on est – et ce qu’on a à faire là.
Je ne tiens pas à raconter plus, j’aime les surprises, faites-moi confiance. J’y reviendrai.
Et je vous souhaite la chance, comme je l’ai eue un jour, de rencontrer son auteur.
ADDENDUM/ La veille du 12 janvier – sortie des “Séparées” – dans une salle de théâtre parisien se jouera la première d’un spectacle. Je vous en parlerai la prochaine fois, vous saurez tout – notamment le pourquoi de mon absence, vous comprendrez – et j’espère que vous viendrez nombreux. Dans l’intervalle, deux spectacles que j’ai vu et que je conseille de voir : “Hamlet”, mis en scène par Jean-Luc Revol, avec Philippe Torreton, la grande Anne Bouvier, et plein d’autres comédiens épatants. Un très très beau spectacle, un vrai Shakespeare pour tous les gens, qui tourne jusqu’à fin février. Du théâtre populaire, au noble sens du terme. Un régal. Et le spectacle de Vincent Delerm, “Memory”, actuellement aux Bouffes du Nord, dont je sors à l’instant. Encore trop frais pour en parler, mais je défie quiconque de ne pas aimer ce garçon en sortant de ce spectacle, et de ne pas reconnaître en lui un des plus fins, brillants, drôles, inventifs et touchants metteurs en scène de théâtre actuels. Oui oui, un très très grand “metteur en scène de théâtre”, vous avez bien lu – en plus d’un personnage vraiment très attachant.
Avec vos silences, je fais un peu comme avec mon mac lorsqu’il se fige, j’arrête de respirer. Je m’en rends compte plus tard, en reprenant un bol d’air. Il faut vraiment que j’arrête de lire ces blogs, c’est de la drogue, c’est Matrix, rien n’existe vraiment, voilà, faut se dire ça. L’autre nuit, en zappant, je suis tombée sur une fille qui lisait un livre de vous. La comédienne, Louise Pasteau, avait trouvé une manière fabuleuse de lire et d’être les personnages en même temps, subtilement, passant de l’un à l’autre avec délicatesse, sans nous perdre en jamais. Je suis restée pendue à ses lèvres jusqu’au bout de ce « Bien le silence partout », c’est à dire à 5h45, merdalors.
Le lendemain, comme une conne, je suis allée vérifier si really vous aviez réalisé ce remake de Marquise des Anges que j’aurais bien été fichue d’aller voir mais qu’est-ce qu’on est con…
Et bon alors heu…Delerm, oui. Mais non. Et pis pas besoin d’aller défier « quiconque » ni de monter sur vos grands chevaux et puis quoi encore! Exit quiconque, y a moi, et moi, Delerm, ne vous en défrise, je me sens tout à fait capable de pas l’aimer. Et même, j’ai ENVIE de pas l’aimer. Envie de lui conserver une petite antipathie quasiment… affectueuse.
Tout va bien,; enfin. Personne ne nous oblige d’attendre Noel ou Pâques pour offrir un livre que l’on a aimé. Il faut les donner;Cela va de soi. Je viens de découvrir l’oeuvre de Jean Marc Parisis « les aimants » et deux autres, dont celui pour lequel ,il a obtenu le prix Nimier. C’est un très grand écrivain et un homme très sympathique dans la vie. Si vous ne l’aviez jamais lu, ne vous en privez pas. Vincent Delerm, est un chanteur qui m’agace au plus haut point, mais je suis prête à croire qu’il est très bon metteur en scène, du moment qu’il ne chante pas. Voilà. ce qui est amusant dans un blog, c’est qu’il n’y jamais de réponse, on écrit et puis on attend le message suivant pour essayer de répondre avec intelligence a très vite cher Diastème. , .
Il y a cette version aussi des Séparés, ma préférée, qui est superbe.
http://www.youtube.com/watch?v=L1VHSvSpOXk&feature=related
Pas pu m’en empêcher….
C’est drôle, rien ne m’étonne vraiment dans votre texte, et tout ce qui y est écrit m’étonne vraiment… C’est compliqué, je sais, mais c’est juste.
Et puis, j’ai toujours eu un faible pour les éditions Sabine Weispieser 😉
celle de Julien : http://www.youtube.com/watch?v=EgcULJSRK7M&feature=related