Le retour au franc
Marine Le Pen a raison : ce serait tellement bien, le retour au franc… Les anciens, de préférence… Et puis le retour de la 2 chevaux, des Treets, des Cinq dernières minutes… Le retour de Jean-Marie Le Pen aussi, ce serait bien. On s’amusait mieux.
C’est bizarre, tous ces gens qui veulent revenir en arrière, combattre l’évolution, le progrès, l’avancée naturelle du monde, que celui-ci leur plaise ou non… Conservateurs, rétrogrades, et je ne parle pas des religieux, évidemment, de tous poils et de toutes obédiences, ces gens qui refusent, le peu de temps qui leur est accordé, de vivre dans leur monde et dans leur époque, qui refusent d’entrer dans la vie comme des enfants refuseraient d’entrer en maternelle, s’accrochant aux jupes de leurs mères, à la rampe de l’escalier, à la poignée de la porte… Ces vieux qui veulent retourner en enfance… Ces aveugles qui se bouchent les oreilles…
Concernant Marine Le Pen les gens se trompent, je crois, ce n’est pas sur le social, le racisme, les droits de l’Homme, qu’il faudrait la combattre – peu ou pas de différences avec Claude Guéant ou la Droite Nationale sur ces points – mais sur absolument tout le reste. Lire le programme économique du Front National, par exemple, est un moment de franche rigolade, même pour quelqu’un qui n’y entrave que pouic – je vous conseille sa théorie du “retour au franc mais en gardant l’euro”, on dirait du Groucho Marx.
Cela dit, on ne m’ôtera pas l’idée que si la moitié des gens qui votent Front National sont vraiment de sales personnes, l’autre moitié lui donne sa voix pour la simple raison de faire chier. “Je te déteste, pouvoir en place, tu m’humilies et me maltraites, toi tu te gaves et me laisses crever, tu te fous de moi, prends donc ça dans ta gueule !” Il faut leur pardonner, ils ne savent pas ce qu’ils font, ont des raisons de le faire, et cela est bien bien triste.
Le retour au franc, oui, et le retour aux châtiments corporels.
Je pense à cette histoire depuis une semaine, je pense à ce père qui, pour punir son enfant turbulent l’a mis nu dans la machine à laver et a fait tourner la machine. L’enfant est mort noyé, il avait trois ans, il s’appelait Bastien, cela s’est passé en Seine-et-Marne. Famille en grande difficulté, suivie depuis 2006 par les services sociaux. Père violent, travailleur handicapé, qui ne voulait pas de ce deuxième enfant, mère de 25 ans, bénéficiaire du RSA, sans emploi, famille de quatre personnes vivant dans un logement insalubre.
Je ne sais pas pourquoi cette histoire m’obsède. Des faits-divers tragiques, mettant en exergue l’échec de nos dirigeants, tous nos dirigeants, depuis tellement d’années, la bêtise et la misère ambiantes, la violence de notre société, il y en a des dizaines par jour, et des aussi horribles. Alors pourquoi celle-là ?
Mais foin des histoires tristes, cela n’y changera rien. Si cette histoire ne m’ôtait pas tout humour, je ferai un paragraphe sur le retour aux lavoirs, sur cette salope de Mère Denis…
Je le ferai plus tard, allez, promis.
ADDENDUM/ Aucune envie d’illustrer ce papier par un très moche billet de cent francs, ai donc plutôt choisi un beau dessin de Rodin, Salammbô, en hommage à Flaubert. Un peu pour agacer certains, un peu parce que c’est beau.
J’aime Diasto cette approche, éminemment sincère et agréable à lire. Quel traquenard nauséabond que cette femme au sourire carnassier qui n’a d’idées qu’à proportion de la misère et de la peur des autres.
Si je ne m’abuse, il y a petite coquille: » Je ne sais pourquoi pas cette histoire m’obsède. », pas plutôt « pas pourquoi »?
Tchus
Corrigé. Merci.
le franc c’est pouvoir s’acheter 5 malabars se faire un flipper, mettre 25 cl d’essence dans son Solex, s’acheter une demie baguette, se faire une tirette à surprise, c’est cool mais cela rappelle que l’on vieillit trop vite
Math
deretour de Corse, qui porte bien son nom île de la beauté.Ilsnt rêve d’indépendance, mais en même, il aimerait bien garder les privilèges que leur accorde le Continent. De temps en temps tu ouvres le journal Corse Matin et tu lis que la famille Paoli a tué son voisin Mariani,., pour des raisons toujours assez sombres. Enfin pendant 1O jours je me suis débarrassé de la télé: Sarko, Guéant, Hollande, Marine L. Montebourg, etc… La nostalgie n’est plus ce qu’elle était, elle devient de l’aigreur, avant c’était mieux, vive le franc, on trouve que la droit ou l’extrême c’est pareil. Et bien, je préfère entendre Mélenchon que Marine, quant aux écolos, bonne conscience, mais assez chiants. La nature devrait vous rendre meilleur, plus serein. That’s all folks. à la prochaine.
Sorry d’envoyer un texte deux fois pas corrigé. Effacez cela au plus vite.Il ne reste pour moi que le bonheur d’avoir repris goût à la vie, face à cette nature éblouissante.Bacci
Tout ici est beau.
Vous connaissez Marie-Claude Pietragalla ?
Pour vous : http://www.dailymotion.com/video/x1l0ga_marie-claude-pietragalla_creation
Moi aussi je pense à Bastien.
Sa mort sonne comme un aveu de l’incompétence des services sociaux; lu dans le parisien que les services sociaux n’avaient pas détecté de « rejet d’éducation » et quelques lignes plus loin que « le père ne voulait pas de ce second enfant ».
En entendant cette histoire j’ai pensé à l’expression : « Jeter le bébé avec l’eau du bain ». Il y avait certainement des signes avant-coureur que les services sociaux n’ont pas vu, pas pu, pas voulu voir. Et, si leur responsabilité est évoquée, un jour, lors du procès, on dira « nous n’avons pas les moyens ». En francs ou en euros, cela n’aura pas d’importance, et on dira « triste affaire, je ne veux pas me prendre la tête avec ça ».
La nostalgie ne sert à rien, ou alors à se rappeler des bons moments idéalisés. L’avenir sert à fuir l’horreur. Alors, courage fuyons et emmenons avec nous, Maud, la petite soeur de Bastien.
l’humour ça sera pour une autre fois.
Les services sociaux s’en foutent : un jour , dans mon village, j’ai su qu’une gamine se faisait violer par son père alcoolique. J’ai contacté ma cousine, assistante sociale, dont la collègue de bureau était chargée du secteur de mon village.
J’ai rencontré ma cousine donc, je lui ai dit ce que je vous dis avec plus de détails, ce qu’on m’avait rapporté. Tout ça, en imaginant qu’elle allait prévenir sa collège qui allait faire son enquête etc… Je me suis trop crue dans « Pause café ».
En fait, tout ce qu’elle a trouvé à me dire » je veux pas ça sur le dos, fais le 112″.
J’ai donc été faire mon témoignage 112 et bien sur, rien n’a jamais été fait pour cette gamine.
Et aujourd’hui, pareil, ce gamin dans sa machine à laver, quand j’ai vu sa photo, ça m’a fendu le coeur en deux. Le détail des services sociaux auxquels, je ne crois plus depuis l’épisode de ma cousine en plus…. Moi aussi, je repense régulièrement à ce gamin mais je ne sais pas pourquoi.
Lorianne,
Vous savez pourquoi cette image vous harcèle, au fond de vous. Mais vous n’êtes en rien responsable de l’inertie des autres. Sachez-le. Et, pour vous en convaincre, lisez ou relisez les sages propos de Sophie, dans le commentaire qui précède immédiatement le vôtre.
Courage ! pour la petite Maud et tous les autres enfants, que nous les connaissions ou pas.
Oui, il est vraiment très beau, ce site.
Patricia